La Sauge officinale, de son nom latin Salvia officinalis, Salvia venant de « salvare » signifiant sauver en latin, est une plante courante de nos jardins, que l’on appelle aussi thé d’Europe, grande sauge, sauge commune ou sauge des jardins.
La Sauge officinale est utilisée depuis des millénaires comme condiment dans l’alimentation pour assaisonner des marinades de viande et comme plante médicinale pour soigner de nombreuses pathologies. Elle était considérée comme une plante sacrée par les Romains. Au Moyen-âge, elle est à la base de la composition de nombreux remèdes comme l’arquebuse, une boisson censée guérir des blessures des soldats et elle fait partie des plantes médicinales cultivées dans les jardins botaniques royaux, en raison de son caractère indispensable pour soigner. En effet, comme le confirme le dicton provençal : « qui a de la sauge dans son jardin, n'a pas besoin de médecin ».
Les grands médecins de l’Antiquité, Dioscoride et Galien vantaient déjà les mérites de la Sauge officinale en tant que plante tonifiante et particulièrement chez la femme, pour soulager les règles douloureuse, les faire venir ou régulariser le cycle menstruel.
Qu’est-ce que la Sauge officinale ?
La Sauge officinale est une grande plante de 20 à 30 cm de hauteur portant des feuilles allongées et odorantes de couleur vert-gris marquée de pourpre et recouverte, entre mai et août, de fleurs bleu violacé réparties en grappes.
C’est une plante de la famille des lamiacées, comme de nombreuses plantes dont la menthe, le thym, le romarin, la sarriette que l’on utilise comme condiments pour assaisonner les plats en raison de leur richesse en huile essentielle.
Composition de la Sauge officinale
La Sauge officinale contient de nombreuses substances très actives : des tanins, des flavonoïdes dont la lutéoline-7-O-glucoside, la rutine, la naringénine et la quercétine, des acides phénoliques dont l’acide rosmarinique, l’acide férulique, des diterpènes comme le rosmanol, le carnosol, le salviol et l’acide carnosique, des triterpènes comme les acides ursolique et oléanique. Elle contient aussi une essence riche en cétones dont le camphre et des thuyones. La Sauge contient aussi du fer et de la vitamine K.
Les flavonoïdes et son essence seraient responsables de ses effets sur la digestion difficile. L’effet de protection de l’estomac serait attribué au carnosol. Les flavonoïdes et les acides phénoliques seraient responsables de ses actions anti-inflammatoires et antiseptiques. Les diterpènes sont responsables d’un effet de diminution de la prise de poids. L’acide rosmarinique est responsable de l’effet tonique, anti-fatigue. Les triterpènes expliquent l’effet tonifiant sur le cœur et l’effet anti-inflammatoire sur la peau ou les muqueuses.
Les thuyones sont des substances qui, à haute dose, ont des propriétés toxiques pour le système nerveux et dont le surdosage provoque des convulsions de type épileptiques.
L’huile essentielle obtenue par distillation de ses feuilles et de ses fleurs est réservée à un usage médical et n’est vendue qu’en pharmacie en raison de cette toxicité.
Il ne faut pas la confondre avec deux autres sauges, la sauge sclarée et la sauge d’Espagne, dont les huiles essentielles, seule forme utilisée de ces plantes, sont beaucoup moins riches en thuyones que la Sauge officinale.
La Sauge officinale aurait une activité œstrogène-like, c’est-à-dire qu’elle mimerait l’activité des hormones œstrogéniques féminines. Cette activité, détectée depuis l’Antiquité, n’a pas encore été confirmé par des études cliniques chez l’homme mais elle a été confirmée par des études en laboratoire où les composants responsables identifiés sont les flavonoïdes, l’acide férulique et un diterpénol, le salviol contenu dans son essence. Le salviol a aussi une activité anti-galactogène, c’est -à-dire qu’il coupe la montée de lait chez la femme qui allaite.
La Sauge officinale est utilisée en tisane, en poudre ou en extrait.
Il est recommandé de n’utiliser la Sauge officinale que sous forme de feuilles séchées, réduites en poudre ou sous forme d’extrait, qu’en traitements de courte durée à réévaluer périodiquement et uniquement sous surveillance médicale.
Propriétés et bienfaits de la Sauge officinale
Les différents composants de la Sauge officinale sont responsables de ses nombreuses propriétés. Les études cliniques ont montré qu’elle pouvait diminuer le diminuer le diabète et le cholestérol, redonner du tonus aux personnes convalescentes, soulager les règles douloureuses, diminuer la perte osseuse pendant la ménopause, tarir le lait des femmes qui allaitent, stimuler la mémoire.
En application locale, les études cliniques ont indiqué qu’elle pouvait aider à lutter contre les inflammations de la bouche (gingivites, aphtes, ulcérations), les inflammations de la gorge et du nez en cas d’infections virales, aider à la désinfection et à la guérison des petites plaies de la peau et des boutons de fièvre, aider à lutter contre certaines infections vaginales, diminuer la transpiration excessive ou être utilisée sous forme de gargarismes de décoction de feuilles séchées pour lutter contre la plaque dentaire.
L’usage traditionnel de la Sauge officinale, qui repose sur une pratique ancestrale, est toujours d’actualité pour soulager les digestions difficiles, diminuer les maux de ventre, les ballonnements et les gaz.
Son usage sur la digestion est reconnu par l’EMA, Agence européenne du médicament, par la Commission E du ministère de la Santé allemand, par l’ESCOP, Coopérative Scientifique Européenne de Phytothérapie et par la BHMA, British Herbal Medicine Association. Par ailleurs, ces organismes reconnaissent aussi son usage pour améliorer la transpiration excessive et pour prendre en charge les inflammations de la bouche, de la gorge, du nez ou de la peau.
Utilisations de la Sauge officinale
La Sauge officinale pour améliorer les troubles de la digestion
La Sauge officinale est utilisée depuis longtemps pour calmer les brûlures d’estomac, les maux de ventre et les ballonnements.
Pour cette utilisation, elle peut être utilisée seule sous forme de tisane à la dose de 1,5 à 3 grammes de plante finement coupée mise en infusion dans une tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes. Il est recommandé de boire cette infusion 3 à 4 fois par jour. Cet usage doit se limiter à 15 jours de traitement maximum. Le renouvellement devra se faire uniquement sur avis médical.
source Pharma gdd